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Photo du rédacteurChethu Weerasinghe

Cultiver la joie dans l’instant présent

À mon sens, nous ne pouvons pas trouver la joie en se tournant vers le passé. Je garde en mémoire de si nombreux souvenirs de mon enfance au Sri Lanka, et bien qu’ils me donnent le sourire, ils sont aussi teintés d’une certaine tristesse, celle de la perte. Ces moments ne reviendront plus et il n’est pas utile de trop s’accrocher à eux.

Chercher la joie dans le futur est aussi une illusion. Il y a tellement de possibles contenus dans chaque instant de vie ! D’innombrables points d’interrogation !

Autant se concentrer sur le présent, d’autant plus que l’avenir s’écrit dans l’ici et maintenant, sur la base de nos paroles, pensées et actions.

La joie est impermanente. Les souffrances et les épreuves font elles aussi partie intégrante de la vie ; elles ont leurs raisons d’être, leurs raisons de se manifester, avant de s’évaporer.

En considérant l’aspect éphémère et dynamique de tous les phénomènes, nous avons toutes et tous la capacité de faire surgir la joie au milieu des difficultés. Il nous est à tout moment possible de transformer la colère, la rancœur ou encore la peur en joie, grâce à un changement subtil de notre état d’esprit. Transformer le poison en un élixir de joie et alléger son cœur.


La joie se manifeste dans le cœur, le centre des émotions, non dans le cerveau. Notre cœur réagit directement à nos pensées. Selon qu’elles soient positives ou négatives, elles ont un effet différent sur la circulation sanguine. Elles peuvent soit en favoriser la purification, soit générer des toxines.


Selon mon point de vue, la joie tire sa source de deux formes d’expérimentations de la vie, intrinsèquement liées, celle des sens et celle de l’action :


La joie s’expérimente d’abord au travers des organes de la perception, PANCHA BUDDHI INDRIYA : les oreilles, la peau, les yeux, la langue, le nez.


En nous connectant à nos sens, nous nous éveillons à la beauté de l’univers, et percevons avec plus de clarté la grande symphonie du cosmos dont nous faisons partie. Chaque élément est associé à un sens : Le Son à l’Éther, le Toucher à l’Air, la Vue au Feu, le Goût à l’Eau et l’Odeur à la Terre.

La joie découle naturellement de la faculté de pouvoir,

Écouter, par exemple, les sons de la pluie,

Toucher et prendre dans ses bras un être que l’on aime,

Voir etpouvoir s’émerveiller devant un magnifique lever de soleil,

Goûter un fruit gorgé de saveurs (ce n’est pas le fait de manger qui procure le contentement mais le goût),

Sentir une odeur dont la fragrance nous apaise.


La deuxième forme de joie est créée avec l’aide des 5 organes d’action, PANCHA KARMA INDRIYA :

La bouche et les cordes vocales, les bras et les mains, les jambes et les pieds, les organes génitaux, le rectum. Ils représentent le mouvement, la réalisation, la création.

Nous pouvons retirer de la satisfaction de nos activités quotidiennes : accomplir notre routine matinale, nettoyer notre lieu de vie, arroser les plantes, travailler, prier, se nourrir, s’occuper de soi… Nous disposons aussi toutes et tous d’aptitudes particulières destinées à nous apporter du plaisir : jardiner, faire de la couture, pratiquer un sport, jouer, écrire, peindre, façonner, sculpter, danser, chanter…

Réaliser quelque chose d’unique et en éprouver de la fierté, trouver des solutions pour les multiples défis de la vie, se dépasser, toutes ces actions donnent une autre dimension à notre vie.

Plus que tout, ce sont les actions de partage – de donner et de recevoir – qui épanouissent le cœur : prendre soin de son environnement, de ses proches et des animaux dont nous sommes les gardien(ne)s, accompagner un enfant à se construire et à s’épanouir, faire un don, apporter de l’attention à une personne en détresse, saluer ses voisins, se réunir autour d’un bon repas, offrir une époustouflante prestation de magie qui régalera le public, exercer ses talents d’humoriste et faire rire aux éclats…

Ce rire qui nous vient du cœur est un anti-stress naturel. Il secrète des endorphines, il contribue à relâcher les tensions musculaires et il soutient le système immunitaire.


Cultiver la joie de vivre et sourire à la vie nous apporte de l’énergie, de la force. Avancer avec un tel état d’esprit rend notre voix plus agréable et accroît notre magnétisme visuel.


Ces moments créateurs de valeurs que nous partageons avec les autres, et ceux au contact de la nature, stimulent la circulation sanguine. Ils purifient nos sens. Ils désintoxiquent nos organes. Ils favorisent la longévité.

Ils nourrissent un bonheur plus profond et plus durable. Vivre pleinement sa vie et développer ce précieux trésor du cœur est l’essentiel. Nous ne pouvons pas imaginer à quel point cela profitera à nos vies à venir.


Me voici dans ma soixante-neuvième année. J’éprouve une infinie gratitude d’être en vie, d’avoir l’usage de tous mes sens, d’être en bonne santé, de savourer les plaisirs de la vie et de continuer à apprendre et à partager.




« Arōgyā paramā lābhā » (La santé est le gain suprême)

« Santutthi paramaṃ dhanam » (La satisfaction est la richesse suprême)

« Vissāsa paramā ñāti » (La confiance est le parent suprême)

« Nibbānam paramm sukham » (Le Nibbāna est le bonheur suprême)

Paroles du Bouddha en pali

Dhammapada - verset 204

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